La Conscience
Le professeur Jean Bernard a dit un jour
qu'il ne connaissait pas la conscience car il ne l'avait
pas vue sous son microscope... D'accord ! Mais ses
manifestations concrètes sont, elles, bien
appréhendées.
La Conscience, en effet, « fonctionne
» au travers de sept fonctions principales qui
permettent la captation et l'intégration des
données de l'univers, l'individu étant
considéré comme un élément
de cet univers. Ces fonctions réceptrices peuvent
aussi être émétrices : la Conscience
agit également sur l'univers et l'être
humain peut agir sur lui-même.
Ces sept fonctions sont: la sensorialité,
le sentiment cognitif et son moteur, l'émotion,
l'intuition qui permet l'interprétation, la
rationalité, la mémoire, la projection
et la transcendance ou capacité d'aller au-delà
de l'expérience.
Précisons que cette distinction
est tout à fait arbitraire mais elle me permet
de mieux concrétiser cette parcelle d'absolu
si difficile à appréhender, à
la fois « onde » et « particule
», qui « prend conscience » de tout
et qui peut se rendre compte d'elle-même.
Ces fonctions ont toutes leur localisation
cérébrale propre: la sensorialité
dans le cortex pariétal, I'émotion dans
le cerveau « limbique », I'intuition,
dans le cerveau « reptilien », la projection
dans les aires préfrontales, etc...
Notre culture et notre éducation
ont privilégié ledéveloppement
d'une seule de ces fonctions, la fonction rationnelle,
aussi avons-nous une hypertrophie de l'hémisphère
dominant (l'hémisphère cérébral
gauche pour le droitier), au détriment de l'autre
hémisphère.
Notre conscience boîte donc du
côté hypertrophié, du côté
de la rationalité, de l'intellect, du mental.
Sur ce schéma, j'ai voulu illustrer les quatre
fonctions principales de la Conscience, la rationalité
(R), la sensorialité (S) (ou perception), I'émotion
(E) - « émoteur » du sentiment
(ou fonction d'appréciation) - et l'intuition
(I). Ces quatre fonctions sont reliées entre
elles par la fonction transcendante (T) ou fonction
de dépassement - la transcendance étant
ici considérée comme l'au-delà
de l'expérience.
L'information entre par le biais de la
sensorialité corporelle, poursuit sa formation
au niveau de la fonction du sentiment, animée
par l'émotion, seransforme grâce à
l'intuition et s'exprime finalement, de manière
créative, par l'intermédiaire de la
fonction rationnelle.
Si, par contre, elle passe directement
de l'entrée corporelle à la ratio (l'intellect)
- comme c'est, hélas, souvent le cas -, il
n'y a pas alors de véritable formation et la
réponse n'est que « réflexe »,
conditionnée par la culture intellectuelle
et l'éducation reçue.
Tout cela se passe au présent,
mais j'ai aussi figuré, à gauche, le
paramètre du passé, du côté
de la réponse réflexe culturelle, et
à droite, du côté de la réponse
créative, le paramètre du futur.
Notre effort, au cours de la "musculation
de la conscience", va donc s'orienter sur une
rééducation, en développant les
fonctions hypotrophiées...
S'il est difficile d'appréhender
la conscience en tant que telle, il est relativement
facile de prendre conscience des manifestations de
ses fonctions, c'est-à-dire des expressions.
Ces dernières sont toujours les mêmes
: des perceptions sensorielles plus ou moins profondes,
des images et un (ou plusieurs) discours intérieur.
A partir du moment où nous sommes
capables de nous rendre compte de ces perceptions,
de ces images et de ce discours, où s'expriment
les différentes fonctions de notre conscience,
nous sommes capables de prendre conscience de notre
conscience. C'est ce que mon ami M. Rojo appelle «
l'autoconscience ». D'autres auteurs parlent
de supraconscience ou encore métaconscience
.
Seul l'être humain peut prendre conscience de
sa conscience, pas l'animal. « Hélas,
combien d'êtres humains ne meurent-ils pas singes?
...»
Victor Hugo écrit dans «
le post-scriptum de ma vie »: « C'est
au-dedans de soi qu'il faut regarder le dehors; en
nous penchant sur ce puits, notre esprit, nous y apercevons,
à une distance d'abîme, dans un cercle
étroit, le monde immense »
La conscience est non seulement la faculté
de percevoir mais encore le sentiment que nous avons
de vivre, d'agir, de penser, de vouloir, de participer
individuellement à toutes les merveilles du
cosmos, de l'Univers.
Nous devons donc aller au-dedans de nous à
l'aide de l'introspection.
La DYNAGOGIE est l'apprentissage de la
conduite de «l'énergie faite homme»
Elle est à la base de la CONSCIENCE-FORCE de
captation et d'intégration des données.
L'homme est un transformateur d'énergie:
I'énergie du soleil (les photons, entre autres)
n'est pas directement assimilable par l'être
humain. Ce sont les végétaux qui sont
les intermédiaires indispensables: par le biais
de la photosynthèse (grâce à la
chlorophylle), ils transforment l'énergie solaire
en éléments assimilables par les animaux
et l'homme qui s'en nourrissent, directement ou indirectement.
Ces éléments nourriciers vont alors
être transformés en CALORIES, indispensables
à la VIE, FORCE d'intégration de l'individu.
Mais comment cette force d'intégration de l'individu
se transforme-t-elle à son tour en sensations,
en amour, en idées, en paroles, en espoir,
etc., c'est-à-dire en
manifestations de notre force de captation et d'intégration
des données? Nous ne le savons pas ! Comment
la VIE se transforme-t-elle en CONSCIENCE ? Nous ne
le savons pas.
En tous les cas, il nous suffit de nous retourner
sur l'histoire de l'UNIVERS et la phylogénèse
pour nous rendre compte :
-1 que l'Univers évolue (l'énergie primordiale
est encore en expansion)
-2 que c'est la Conscience qui bénéficie
de cette évolution. «C'est comme si l'Univers
voulait prendre conscience...»
RÉSUMÉ
"La formation de l'homme avant
la formation professionnelle" est la devise de
ce guide. Avant même d'apprendre à apprendre,
vous devez acquérir la FORCE nécessaire
à l'apprentissage. Avant même d'agir,
vous devez acquérir la FORCE INDISPENSABLE
À L'ACTION ADÉQUATE... C'est la Force
qui permet d'assumer la responsabilité et c'est
la responsabilité qui permet d'acquérir
l'autonomie.
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